15 mars 2008

Le travail des artistes

2 propositions d'illustration réalisée dans le cadre du projet SMart: "l'artiste au travail, état des lieux et prospectives".




14 mars 2008

Expo avec Marianne Duvivier

Je n'avais pas encore mis en ligne ces quelques photos de l'expo du mois de mai 07 en compagnie de Marianne Duvivier, c'est chose faîte.

Expo à l'Atelier_Espace culturel, à Enghien.




Ci-dessous, Marianne Duvivier...

...auteur de Bande-dessinée chez Dupuis (Collection Empreinte),
en pleine explication de ce qui fait un bon zakouskis... Enfin je suppose:)

Ci-dessous, la couverture de son dernier livre : l'Echarde (Tome 2).

Marianne s'intéresse également à une certaine beauté que certains oublient ou ne voient pas, plus.



Ce soir là, il y avait de la musique (Le groupe Bluesway)...
ainsi qu'un drôle de personnage parmis les convives... Un certain Robert Brisefeuille...



D'autres photos sont disponibles sur le blog de l'Atelier_Espace culturel:
http://atelier37.blogspot.com

11 mars 2008

Zig Zag

marque page associatif réalisé avec la librairie zig-zag à Enghien.


6 mars 2008

Le porche

Texte de Claude Vlerick
illustration : Maxime Berger
photographie: Studio Berger

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J’ai longtemps habité de l’autre côté de la rue…

Nous jouions dans ce quartier des bas-fonds qui jouxtait le domaine de la seigneurie locale plus étendu que la petite ville…

Systématiquement, quand j’étais seul, je revenais face à ce porche - d’un âge pour moi imprécis - emmuré par cette sombre masse de briques. Et je me soulageais. Oui - j’insiste - je me sentais vraiment soulagé…, et pas uniquement à cause de la diminution de la pression pelvienne…

Simples agissements instinctifs déjà marqués par la jouissance de la transgression ? Mais non.

Plus tard, j’appris des chiens - errants comme moi - que ce comportement banal était chargé de sens. Il s’agissait de marquer son territoire me firent-ils comprendre en repassant- eux aussi - systématiquement sur les mêmes endroits.

Rien que cela me plaisait beaucoup, mais je ressentais déjà que ma démarche recelait un peu plus… J’avais l’impression de participer - par ce faire - à la lente désagrégation de la muraille : que mes agissements persévérants l’amèneraient à révéler un jour tout ce qu’elle cachait si bien - y compris par rapport à la suite de ma vie – en s’écroulant.

Et, de fait, c’est cette limitation spatiale de mon expansion qui me fit aller au delà des réflexes canins et déclencha en moi, sans doute, un premier rêve d’homme. Résistance du réel, fuite créative dans l’onirisme ?

J’étais donc - une nouvelle fois - debout face à ce porche, livré au comportement dont j’avais coutume depuis ce qui me paraissait déjà une éternité. Mais la masse opaque de briques avait fait place à une paroi de verre forcément transparente et de même dimension.

De l’autre côté, un homme entre deux âges, vêtu de manière aléatoire, simplement révélé par un faisceau de lumière artificielle me regardait avec un sourire condescendant. Il ne paraissait pas particulièrement hostile; plutôt extrêmement sûr de lui. J’avais l’impression que la métamorphose de la limite qui nous séparait n’avait rien changé pour lui : depuis longtemps, il m’observait.

Et il parla sans détour, comme s’il me connaissait déjà ou - plutôt – comme s’il savait déjà ce qui m’attendait : « Mon petit gars, tu vas comprendre tout de suite. Comme toi, j’ai deux bras, deux jambes et surtout une tête… La seule différence entre nous, mais elle est fondamentale : Moi, je pisse de ce côté-ci. ».

Le message était terminé. La lumière s’éteignit tout de suite.

Je perçus à nouveau le mépris, mais - cette fois - induit par la laideur même de l’opacité de la paroi. « Repoussante » : je saisis maintenant pourquoi ce mot me vient de manière lancinante… : je m’éprouvais repoussé. Les murs autour du parc (un triangle de trois kilomètres de côté, propriété privée en plein milieu du XXème siècle !), ces briques obstruant l’ancienne porte…

Oh ! Ce n’était plus le servage.

Le pouvoir semblait plutôt réduit au symbole, d’autant plus efficace sans doute.

C’était, comme si la proximité de ce château projetait un climat permanent de soumission dans les mentalités des habitants. Peu songeaient à s’affranchir. C’est, du moins, ce que je ressentais. Mais c’est surtout dans le caractère étriqué de leur vie quotidienne que j’éprouvais leur sujétion. Moi-même je n’étais pas à l’abri de cette ambiance : mon acharnement vis-à-vis du mur révélait, en fait, des tas de choses à abattre au niveau de mon propre édifice psychique.

Et je partis…
Etait-ce déserter que de penser, à l’orée de ma vie, que mon destin était ailleurs ?







Un jour, pour des raisons qui me sont personnelles, déjà pré-vieillard, contre toute attente, je revins…

Je fus agréablement surpris. On avait profité de mon absence pour changer pas mal de choses, et notamment le porche : ils l’avaient finalement défoncé. A coups de marteau-pic ? Je me doutais bien que le nouvel état des lieux ne résultait pas d’une démarche insurrectionnelle collective de la population, mais d’un simple aménagement de nature financière.…

Mais la restauration avait fière allure, je le reconnais… Et je n’allais pas… cracher dessus. Enfin, je veux dire…

Et je retournai plusieurs fois me planter devant le porche. Pas tous les jours puisque je n’habitais plus en face, mais…

Bien que satisfait de la réalisation, je recommençai pourtant à éprouver une certaine gêne. Ainsi, cet écran de conifères, quand même fort proche, qui me limitait la vue – oh ! pas comme les briques antérieures mais… - alors que j’aurais espéré, pour pouvoir respirer vraiment, une trouée vivifiante plongeant vers les espaces arrières. Et surtout, cette grille en fer forgé, surmontée de piques, qui m’avertissait, comme par le passé que, malgré la restauration des lieux, je n’étais toujours pas le bienvenu…

Un jour de liesse populaire où l’entrée était béante, il me vint l’idée de me réconcilier solennellement avec les lieux en en prenant possession à la manière que m’avaient indiqué les chiens de mon enfance…

Je ne sais quelle voix intérieure m’arrêta au bord de l’acte, m’avertissant que – maintenant - on ne me laisserait plus « faire »… Perception lucide de la mutation du pouvoir ?

Vaincu, je m’avançai donc en ces lieux dont l’accès m’avait été depuis si longtemps refusé.

Dans les écuries - réaménagées elles aussi - où exposent des artistes locaux, je tombe nez à nez… avec le porche - ou plutôt sa représentation graphique - qui le restitue ou plutôt le magnifie.

Voilà le porche qui reprend la fonction de tout porche qui se respecte : il accueille. Le moignon de grille, qu’on devine encore, rigole…

Derrière son œuvre, Maxime Berger me regarde avec sa mine inquiète de plomb, ses aquarelles et ses pastels.

J’ai l’impression qu’il m’attend et m’observe depuis un temps infini. Peut-être même depuis que j’avais fui ces lieux. Peut-être soupçonne-t-il mon retour. Il baigne dans une lumière douce en harmonie avec les couleurs qu’il a créées et qu’on ne craint pas de voir s’éteindre. Il doit se douter que son porche m’est destiné et consent tacitement à ma demande.

Transparaît seulement dans son regard l’appréhension de ne pas savoir ce que je vais en faire dans l’intimité de ma demeure où aucun pouvoir ne pourra contrarier mes pulsions.

Mon seul but est de me réconcilier avec l’enfance, la ville et d’y délimiter enfin un territoire à ma mesure. Pour cela, je suis à la fois réticent mais prêt à tout.






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Ce texte et bien d'autres, d'inspiration typiquement Vlérickienne, sont disponibles à la lecture sur les blogs :
www.tesvivant.blogspot.com
http://etlonseditquilestbientard.blogspot.com
http://jusquacetempleenruinesmais.blogspot.com/

L'art, ça botte !



"L'art, ça botte !", résultat d'un atelier collage en vue de la promotion du parcours d'Artiste à Enghien. Chaque artiste produisait une ou plusieurs affiches, celles-ci étaient photocopiées et affichées un peu partout en ville pour annoncer l'événement et amener une réflexion sur l'art.

Ce qui est caché...


Ci-dessus, le premier projet d'illustration (non retenu) pour la couverture du livre de Thierry Salmeron :

"Ce qui est caché aux sages et aux intelligents".

(éditions Mols - collection "être et conscience" - www.editions-mols.eu )